Professions dentaires: Mercure = danger!

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18-11-2016

Communiqué de presse (1er décembre 2016) : L’Europe doit se saisir de la Convention de Minamata pour interdire le mercure dentaire

 
Adoptée en 2013, la Convention de Minamata sur le mercure est la première réglementation internationale sur une substance spécifique, ce qui souligne l’extrême dangerosité du mercure.

L’Union Européenne doit maintenant ratifier ce texte, en précisant la mise en œuvre de la Convention.

Une question centrale est celle des amalgames dentaires (les « plombages »), constitués pour 50 % de mercure, et que plusieurs États membres se refusent pourtant à interdire, alors qu’ils représentent la première source d’exposition et d’imprégnation mercurielle des Européens.

La Commission européenne souhaite appliquer la Convention a minima, en rendant obligatoire ce qui l’est déjà depuis longtemps dans notre pays : les capsules prédosées et les séparateurs d’amalgames [1] – des mesures qui ne changeront rien à l’exposition des patients français ni à celle de nombreux autres Européens, et qui en outre ne protègent pas l’environnement.

Au contraire, les Eurodéputés de la commission ENVI se sont prononcés pour une interdiction des amalgames dentaires à l’horizon 2022, avec un abandon dès 2018 en ce qui concerne les dents de lait, ainsi que pour les femmes enceintes et allaitantes [2].

Le trilogue va maintenant s’engager. En juillet dernier, la France avait approuvé le rapport de la commission ENVI [3], se déclarant favorable aux amendements réclamant l’élimination de l’amalgame.

Nous appelons solennellement le gouvernement français à maintenir une position qui l’honore par son souci de préserver l’environnement et la santé de la population européenne. Nous voulons croire que la France saura convaincre la Commission, ainsi que les États membres récalcitrants, que l’Europe ne peut pas avancer sérieusement dans la lutte contre le mercure aussi longtemps qu’elle tolère que l’on installe ce puissant toxique directement dans la bouche des Européens.




RÉFÉRENCES 


 

14-10-2016

Communiqué de presse (14 octobre 2016) : La Commission ENVI demande l’interdiction des amalgames dentaires dans l’UE d’ici à 2022

 











Au cours de l’examen sur la mise en œuvre de la Convention de Minamata sur le mercure, les eurodéputés de la commission « Environnement » se sont prononcés, jeudi 13 octobre, pour l’abandon de l’amalgame dentaire à l’horizon 2022. Les praticiens devraient même renoncer à ce dispositif médical pour les dents de lait ainsi que pour les femmes enceintes et allaitantes dans l’année suivant l’adoption de la résolution, donc dès 2018.

Non Au Mercure applaudit cette décision contraire à l’avis de la Commission européenne – laquelle considère simplement ce dispositif médical toxique comme un gisement d'emplois .
Non Au Mercure félicite les eurodéputés pour leur souci de protéger d’abord les populations et l’environnement, conformément à l’avis des experts indépendants et au vœu d’une large majorité de citoyens .
Les amalgames dentaires représentent en effet de très loin la première source d'exposition et d'imprégnation en mercure des Européens : prétendre lutter contre le mercure tout en maintenant son usage en dentisterie n’a strictement aucun sens.

Souhaitons maintenant que les gouvernements des États membres, l’ensemble du Parlement européen et la Commission européenne accepteront de se ranger à cette évidence au cours du trilogue à venir. Tous les citoyens européens attachés à la santé publique et à un environnement sain devront se mobiliser pour cela.


 

15-11-2016

GARE AUX APPROXIMATIONS !

 
Depuis fin septembre, plusieurs médias véhiculent l'information selon laquelle « l'exposition au mercure deviendrait toxique à partir de 8 obturations dentaires » [1].

Cet énoncé suggère que l'amalgame serait un matériau acceptable, à condition de ne pas en abuser.

Or la publication scientifique sur laquelle s'appuient les journalistes explique en réalité que les niveaux de mercure trouvés dans le sang sont excessivement élevés non pas à partir de 8 amalgames en bouche, mais de 8 surfaces d'amalgames.

Chaque molaire et prémolaire présentant 4 à 5 surfaces, il est donc possible de constater cette élévation considérable des niveaux de mercure avec seulement 2 amalgames. Sachant que les Français ont en moyenne entre 13 et 15 dents cariées, absentes ou obturées (ce qu’on appelle l’« indice CAO ») [2], le fait que 2 amalgames suffisent à entraîner des niveaux dangereux de mercure représente une nouvelle très inquiétante, rappelant combien il est urgent de mettre un terme à l'usage de ce dispositif médical toxique.


 


[1] Ainsi sur les sites de Science Daily, du Parisien, de France Info ou encore en préambule au reportage diffusé dans le Magazine de la Santé du 13 octobre (à partir de 11min15).

[2] Selon la Haute Autorité de Santé, p.7.





 

18-04-2016

Communiqué de presse (18/04/2016) - Amalgames dentaires: la Commission européenne bafoue la démocratie, la santé et l'environnement

 


L’Union Européenne (UE) élabore sa stratégie de mise en œuvre de la convention de Minamata, une réglementation internationale sur le mercure en attente de ratification. L’« utilisation d’amalgames dentaires » fait partie des « six domaines dans lesquels la législation européenne ne rejoint pas encore la convention de Minamata ». Mais les principes qui guident ici la Commission européenne bafouent les règles élémentaires de la démocratie et de la prévention.


Premier principe : ratifier au plus vite et à moindre frais.

La Commission considère que l’UE a déjà fait suffisamment en matière d’environnement et de santé. Du coup, elle vise en « priorité » une « ratification rapide » ; en effet, « l'application de la convention par les pays tiers » devrait permettre « une réduction des émissions mondiales de mercure et [...] de la contamination de la chaîne alimentaire aussi bien à l'échelle mondiale qu'à celle de l'Union. » La Commission s’exonère ainsi de toute démarche ambitieuse pour son propre compte : les mesures qu’elle envisage « correspondent pour l'essentiel aux changements minimums à apporter pour permettre la ratification ».

Deuxième principe : les considérations économiques l’emportent sur la transparence et la démocratie.

« En ce qui concerne les amalgames dentaires, une très grande majorité de particuliers et d'ONG ont plébiscité l'interdiction » ; mais la Commission s’assoit tranquillement sur la consultation qu’elle avait elle-même organisée, au motif que l’option plébiscitée par les citoyens serait « non proportionnée ». La Commission choisit aussi de ne pas mentionner l’expertise indépendante conduite à sa demande par BIOIS, qui recommandait, en 2012, l’interdiction du mercure dentaire en Europe à l’horizon 2018. Au contraire, la Commission opte pour des options sans aucun intérêt sanitaire pour le patient : « l’utilisation d’amalgames dentaires sous une forme encapsulée et l’installation de séparateurs d’amalgames » – des mesures d’autant moins contraignantes que « la plupart [des chirurgiens-dentistes] les ont déjà mises en œuvre. » La Commission se félicite de ce que, grâce à ces choix indigents, « des emplois devraient être créés dans le secteur de la fabrication, de l'installation et de l'entretien des séparateurs d'amalgames et dans les entreprises spécialisées dans le traitement des déchets contenant du mercure. »


Troisième principe : continuer de minorer le risque sanitaire lié aux amalgames dentaires.

L’objet affiché de ce règlement n’est pourtant pas de créer de l’emploi, mais « à long-terme de parvenir à un environnement non toxique », avec « l’élimination [...] à l’échelle planétaire des rejets anthropiques de mercure dans l’air, l’eau et le sol. » Mais dans le cas particulier des amalgames dentaires, la Commission estime que, bizarrement, « les risques sanitaires liés à ces derniers ne sont pas clairement démontrés », bien qu’ils constituent sans conteste le premier facteur d’exposition des Européens au mercure.


Il revient maintenant aux États et aux Eurodéputés d’amender ce projet de Réglementation ; espérons qu’ils s’y emploieront pour leur part avec le souci de l’opinion et de la santé des citoyens européens.