Professions dentaires: Mercure = danger!

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NOTRE LETTRE A L'AFSSAPS

NAMD, le RES et ATC ont cosigné une lettre à M. Maraninchi, directeur de l'Afssaps.
Nous reproduisons ci-dessous ce courrier, allégé des notes de bas de page et des annexes.
Notre demande a été entendue : nous serons donc reçus par M. Ghislain, directeur de l'évaluation des dispositifs médicaux, le vendredi 14 octobre à 15h00.



Monsieur Le Directeur,

Le scandale du Mediator® a mis à jour, au sein de l’Afssaps, de graves dysfonctionnements et des conflits d’intérêts. Ce que nous connaissons de la gestion par l’Afssaps du dossier sanitaire des amalgames dentaires nous permet de dénoncer les mêmes travers. Aujourd’hui, nous considérons qu’il est temps que l’Afssaps adopte, sur ce dossier, une position plus conforme à sa mission.

Permettez-nous de faire ici un bref historique de la question.

Depuis 1997, le ministère de la santé, la Commission de matériovigilance, puis l’Afssaps, ont été saisis de multiples alertes sur ce dossier sanitaire, sous la forme de courriers, de documents de synthèse sur l’état des connaissances scientifiques et de signalements d’effets secondaires . La plupart sont restés sans réponse.

Néanmoins, suite à la médiatisation du dossier sanitaire, le Conseil supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF) a mis en place un groupe de travail sur l’amalgame dont le rapport est paru en mai 1998. Malgré sa conclusion rassurante , le CSHPF a émis de strictes recommandations et édicté des restrictions d’emploi . Surtout, il a préconisé d’étudier « l’opportunité de soumettre les matériaux d’obturation à un régime d’autorisation préalable à leur mise sur le marché ».
Entre 2000 et 2002, une centaine de signalements d’incidents relatifs aux amalgames sont parvenus à l’Afssaps, envoyés par des médecins, des dentistes ou par les patients eux-mêmes. Pendant deux ans, l’Afssaps n’a pas enregistré ces signalements, au mépris de ses missions et des règles de matériovigilance .

Pourtant, suite à l’intervention du Directeur de la santé, le Pr Abenhaïm, Philippe Duneton, alors directeur de l’Afssaps, a accepté de mettre en place un groupe de travail sur l’amalgame en août 2003. Parmi les experts nommés, aucun n’était spécialiste de la toxicité du mercure. Dans leur rapport publié en octobre 2005, le groupe de travail opère une sélection sévère de la bibliographie, écartant d’importantes études scientifiques qui mettent en cause le mercure élémentaire dans diverses pathologies ou perturbations métaboliques. En revanche, il est fait un usage immodéré d’articles parus dans des revues dentaires et psychiatriques. Surtout, l’Afssaps ose s’appuyer sur le rapport « dit de l’OMS » de 1997 qui résulte en fait d’une opération de lobbying de la profession dentaire. Sans surprise, en dépit d’éléments inquiétants filtrant dans le corps du rapport , la conclusion est très rassurante : « l’amalgame dentaire doit être considéré comme un matériau d’obturation de bonne qualité, ce qui justifie le maintien de son utilisation en chirurgie dentaire ». Par ailleurs, les recommandations sont très en retrait par rapport à celles du CSHPF de 1998 .

Avec ce rapport, et l’exploitation médiatique qu’en ont fait l’Agence et les instances dentaires , l’Afssaps est responsable de ce qu’aujourd’hui la France détienne le record européen de l’usage de l’amalgame – dans 70 % des obturations sur molaires/prémolaires – notamment chez les enfants. Les dégâts, en termes d’environnement (via, notamment, les crématoriums) et de santé publique, sont particulièrement importants : l’Afssaps met en danger les dentistes et leurs assistant(e)s, mais aussi les patients et les générations futures, intoxiquées dès le ventre de la mère. Pire : en niant le problème et en préconisant la psychiatrisation des malades, elle leur interdit l’accès à des soins adaptés .

Le droit des patients à un consentement éclairé prévu par la loi est constamment bafoué, alors que les dentistes, eux, sont en possession de fiches de sécurité extrêmement alarmantes envoyées par les fabricants d’amalgames .


On est en droit d’attribuer cette position si contraire aux données scientifiques actuelles et à la déontologie à l’influence du Pr Michel Goldberg, odontologiste, qui œuvre depuis la création de l’Agence en tant qu’expert officiel à la commission des dispositifs médicaux, a été un pilier des groupes de travail sur l’amalgame (CSHPF 1998, Afssaps 2003-2005 et Scenihr à l’échelle européenne), l’est toujours au sein de l’Association Dentaire Française (ADF) ainsi que de la Fédération Dentaire Internationale (FDI). Cette dernière entretient d’étroits liens financiers avec les fabricants d’amalgames (Dentsply, etc.) et exerce un puissant lobbying au sein de l’OMS . Le Pr Goldberg lui-même a des liens d’intérêts déclarés depuis 2006 avec un fabricant d’amalgames, Septodont .

Indiquons ici que cet expert officiel de l’Afssaps s’est manifesté par des prises de position publiques outrancières, peu compatibles avec l’objectivité que l’on est en droit d’attendre d’un expert officiel. En voici un florilège (partiel) : en février 2008 dans la revue Le Chirurgien dentiste de France, il invective lourdement madame Ann Beate Tangen, personnalité politique norvégienne, pour sa décision d’interdire l’amalgame dentaire dans son pays : « On devrait élever une statue à son effigie et à la bêtise triomphante» ; six ans plus tôt, il accusait une équipe de chercheurs canadiens dont l’étude, très sérieuse, démontrait le transfert placentaire du mercure et son accumulation dans le cerveau et le foie du fœtus , d’appartenir à une « coalition d'illuminés, d'écologistes, de charlatans » ; enfin, il a estimé publiquement le 27 novembre 2002 que la centaine de signalements d’incidents sur l’amalgame reçus depuis début 2001 étaient tous faits par des gens sectaires qui « écrivaient sous la dictée de ce bon docteur Melet », désignant par cette moquerie méprisante le médecin français épidémiologiste lanceur d’alerte sur l’amalgame depuis les années 90 .

M. Goldberg n’a pas davantage hésité à laisser passer dans une brochure distribuée à tous les dentistes d’extravagantes coquilles où les concentrations de mercure contenu dans les poissons ont été multipliées par mille, ce qui par contraste minimisait infiniment la quantité de mercure émise par les « plombages » .


Alors que PNSE2 et l’Union Européenne visent à réduire drastiquement l’impact du mercure dans l’environnement afin de protéger la santé publique, comment ne pas s’étonner du traitement particulier systématiquement dévolu aux amalgames, pourtant reconnus comme étant la première source d’exposition de la population au mercure ? Notre dernière lettre adressée à votre prédécesseur Jean Marimbert interpellait précisément les autorités françaises sur leur position officielle au sujet de la révision de la stratégie communautaire sur le mercure. La France, dans une lettre adressée à la Commission européenne via la société Bio Intelligence Service (BIOIS) au cours de l’été 2010, est le seul pays de l’Union européenne à s’être opposé officiellement à l’arrêt progressif de l’amalgame, au motif qu’« une telle interdiction pourrait se traduire […] par une dégradation de la qualité des soins de caries et par conséquent de la santé de la population ». Etrangement, seules les restrictions concernant le mercure dentaire ont motivé une réaction française.

Nous réitérons donc les questions posées à votre prédécesseur et vous demandons de confirmer que l’Afssaps est bien à l’origine de cette lettre .

Au-delà, nous demandons que la position française soit révisée et clarifiée. Nous considérons qu’elle ne repose pas sur la prise en compte des connaissances scientifiques concernant les risques liés à l’exposition mercurielle entraînés par l’usage massif d’amalgames, mais qu’elle résulte de l’intense lobbying mené depuis des années par la profession dentaire.
Cette position apparaît de moins en moins tenable. Ainsi en juin dernier, le Conseil de l’Europe émettait une résolution dans laquelle il appelait à « la restriction, voire l’interdiction, des amalgames comme matériaux d’obturation dentaire » . D’autre part, dans le cadre de l’élaboration du traité de Minamata, les Etats-Unis ont adopté une nouvelle position en se déclarant pour « la suppression à terme » des amalgames à l’échelle mondiale . Et surtout trois pays européens, la Norvège, le Danemark et la Suède, ont banni l’usage de l’amalgame des soins dentaires ces dernières années, prouvant qu’il est aisé de tourner la page du mercure dentaire puisque des alternatives sans danger et efficaces existent . La Suède a d’ailleurs officiellement enjoint les autres pays européens à faire très vite de même .
Le troisième round de négociations du traité international de réduction du mercure se tiendra du 31 octobre au 4 novembre prochains à Nairobi : nous y serons et souhaitons pouvoir communiquer sur la position française. Nous demandons à être préalablement reçus par vous-même, afin de vous faire part de notre analyse du dossier et connaître quelle politique vous comptez suivre.


Vous avez pris un certain nombre de décisions depuis votre nomination qui nous laissent espérer que vous agirez avec les mêmes critères de déontologie dans le dossier du mercure dentaire.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le Directeur Général, l’assurance de notre haute considération.


Les signataires
Marie GROSMAN et Geoffrey BEGON (Association Non au Mercure Dentaire) ; André PICOT (Association Toxicologie Chimie) ; André CICOLELLA (Réseau Environnement Santé)



MEDIAS

 


France Inter - MODE D’EMPLOI d’Isabelle Monrozier, 9 et 10 juin 2009
"Le mercure des amalgames est-il dangereux ?"

Première partie (9 juin 2009) : l'avis de l'association Non au Mercure Dentaire

Isabelle Monrozier (IM)
Aujourd’hui un débat avec cette question d'un auditeur :

« En s’appuyant sur les recommandations de l’Afssaps et son Ordre professionnel, mon dentiste persiste à poser des amalgames dentaires au mercure (Hg), alors que la Norvège et la Suède ont proscrit les matériaux à cause de leur toxicité et que les USA commencent à reconnaître aussi leur nocivité.
Qui faut-il croire ? »


IM
Alors on vous met un amalgame pour soigner une dent cariée. Le plomb a été remplacé par du mercure dont la toxicité est bien connue elle aussi. Argumentation de Marie Grosman, vice-présidente et conseillère scientifique de l’association Non au mercure.

Marie Grosman (MG), conseillère scientifique de l’association Non au Mercure Dentaire :

Il faut qu’ils sachent que dans un amalgame il y a 50 % de mercure qui est un des éléments les plus toxiques au monde, que cela représente la 1ère source d’exposition au mercure pour les pays développés, et que 3 pays européens ont déjà interdit l’amalgame pour des raisons de santé en premier lieu , et puis pour limiter les rejets dans l’environnement (donc, les 3 pays scandinaves).
Alors, actuellement le produit de remplacement ce sont les composites : c’est blanc, ce sont des résines . Ce n’est peut-être pas parfait parce que jusqu’à présent on ne s’est jamais posé la question de l’innocuité, il n’y a pas de test de toxicité ; mais en tous cas , il n’y a pas de métaux toxiques.
Il y a une substance indésirable qu’on appelle le bisphénol A, mais il commence à y avoir des composites sans bisphénols. Donc il faut que les patients obtiennent les meilleurs matériaux qui soient sur le plan de la santé.

IM
Alors… comment expliquez-vous l’attitude de l’Afssaps en France ?

MG

Oui, il y a un déni. Je pense qu’il y a quand même un très fort lobbying de la profession dentaire, qui se voit : ils ne s’en cachent pas.
La sécurité sociale rembourse de la même façon composites et amalgames. Or les composites sont beaucoup… bon, un petit peu plus chers à l’achat mais surtout beaucoup plus longs à mettre en œuvre.
… Alors, au niveau des certitudes : on sait que le mercure traverse le placenta, passe dans le lait maternel, s’accumule dans le cerveau, on sait que plus le cordon ombilical contient de mercure, moins le QI [de l'enfant] est élevé. Et puis il y a de très fortes suspicions avec de très nombreuses publications sur le lien entre exposition au mercure et maladie d’Alzheimer, et puis sur exposition au mercure et risque d’autisme.
Donc il faut absolument demander à son dentiste de ne pas mettre d’amalgame. Le remboursement est le même pour les composites, et surtout, si on a déjà des amalgames, il ne faut pas que le dentiste fraise dedans. Donc il faudra, lorsqu’il y aura un travail [sur amalgame] ou qu’on fera enlever cet amalgame, il faudra vraiment demander au dentiste de prendre des précautions pour se protéger, et pour qu’il se protège lui-même, avec masque au charbon, etc.
Il y a vraiment deux choses importantes qu’il faut décider : c’est arrêter maintenant et fermer ce robinet toxique, et puis s’occuper des malades, puisque pour l’instant ils sont déniés complètement …

IM
Alors, les précautions à prendre se trouvent sur le site de « Non au mercure ».
Et demain, nous entendrons les arguments de l’Afssaps.

2ème partie (10 juin 2009 ) : Les arguments du représentant de l'Afssaps et les commentaires de Namd .

IM
Alors ça va pas être facile de vous donner la réponse. Après l’association Non au mercure hier, réponse aujourd’hui de l’AFSSAPS (l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) avec Jean-Claude Ghislain (JCG), son directeur de l’Evaluation des disositifs médicaux. Il insiste, il faut dissocier, dit-il les risques de santé publique du risque environnemental.

JCG
Il y a dans certains pays des recommandations qui ont été faites aux professionnels pour limiter l’usage des amalgames dentaires, notamment pour les caries récidivantes, ou les caries importantes, les grosses cavités qu’il faut obturer, de façon, encore une fois, à limiter la manipulation de ce mercure, et avec des préoccupations environnementales.

IM
Alors vous ne dites pas « interdits », vous ?

JCG
Non. Enfin pas pour des raisons de santé publique ; et ces produits qui relèvent d’une réglementation européenne n’ont pas fait de mesure d’interdiction sur les marchés européens à ce jour.

IM
Et quand on parle parfois de lien entre mercure et autisme, ou maladie d’Alzheimer ?

JCG
Il n’y a rien aujourd’hui de conclusif.

IM
Et dans le doute ?

JCG
Le doute n’est pas là (petit rire). C’est-à-dire qu’on est réellement en l’absence de données préoccupantes qui expliquent qu’il n’y ait eu pas de mesure de prise en Europe à ce jour.

IM
Ce qui est difficile à comprendre, c’est vrai, c’est que le mercure soit dangereux uniquement à l’extérieur mais pas à l’intérieur de la bouche. Enfin, c’est…

JCG
Alors, il y a différentes formes du Hg. Les formes les plus dangereuses n’est pas celle des AD, mais bien celle qui correspond au mercure organique qu’on retrouve notamment, vous savez, qui s’accumule dans la chaîne alimentaire, dans les poissons, etc.
Donc, c’est un sujet très complexe au plan chimique et au plan physiologique, et donc là, je ne peux que vous renvoyer vers le rapport.
Néanmoins il ne faudrait pas en déduire que l’Agence ne prête pas attention à tout ce qui peut lui être signalé dans le cadre de la vigilance. C’est la raison pour laquelle on a essayé de standardiser la prise en charge des personnes qui s’estimaient souffrir de leurs amalgames dentaires et aujourd’hui on est capables de proposer aux gens qui se tournent vers nous une prise en charge adaptée pluridisciplinaire.
On a un réseau d’experts qui est tout à fait accessible. Et ça nous permet, nous, de recueillir de l’info standardisée. Alors, on a évidemment très peu de dossiers…

IM
Quand vous dites « prendre en charge », c’est quoi ? Ce sont des malades qui se sont adressés à vous ?

JCG
Oui.
Ce sont des gens qui souffrent de problèmes de santé et qui pensent que c’est lié à leurs AD.

IM
Et, vous, vous leur dites « Non pas du tout » ?

JCG
Non, non, non ! On ne leur dit pas « Non, pas du tout ».
On leur propose donc de rejoindre dans leur région donc une équipe pluridisciplinaire : odontologique et de psycologues etc. pour faire le bilan complet de leur situation, les conseiller pour ce qui est de leur prise en charge médicale, et puis recueillir de l’information exploitable par l’Agence.
Ça fait partie de notre métier naturel que de poursuivre la surveillance.

En résumé :

Selon Monsieur Ghislain, qui s’exprime au nom de l’Afssaps :

- aucun pays n’aurait interdit les amalgames dentaires ;

- les restrictions d’utilisation de l’amalgame, en vigueur dans certains pays, s’expliqueraient par la volonté de protéger l’environnement ;

- le mercure contenu dans les amalgames ne serait pas toxique, contrairement à celui apporté par le poisson.

Nous affirmons que ces trois considérations sont fausses.


Lire les commentaires de Namd.



EMISSION DE TERE A TERRE DE RUTH STEGASSY SUR LE MERCURE, Samedi 4 avril 2009


Fuyant métal lourd

Il a eu son heure de gloire... Compagnon des expériences scientifiques des Lumières, prisé dans le traitement des maladies vénériennes, administré en bains dans des cuves fermées, on l'a depuis surtout enfoui dans des centaines de milliers de cavités... dentaires. Le mercure, étrange métal, mérite qu'on l'examine de plus près et que l'on s'interroge sur son impact.

Avec :

André Picot : toxicochimiste, directeur de recherche honoraire au CNRS, Président-Fondateur d’ATC (Association Toxicologie CNAM). http://atctoxicologie.free.fr

Laurence Lestel : chimiste et historienne, Présidente du Club d'histoire de la chimie de la Société française de chimie (SFC), Maître de conférences à la Chaire d’Histoire des Techniques du CNAM ( Conservatoire National des Arts et Métiers), Présidente du Club d’Histoire de la Chimie (SFC) au CNAM, auteur de : "Itinéraires de chimistes - 1857-2007, 150 ans de chimie en France avec les présidents de la SFC" (ouvrage collectif, 2008).

Marie Grosman : agrégée de l'Université en sciences de la vie, conseillère scientifique de l’association Non au mercure dentaire.


Ecouter l'émission + le débat qui a suivi

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Podcaster l'émission (jusqu'au 10 avril)

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Archives de l'émission terre à terre


Pour en savoir plus sur les émissions naturelles et anthropiques de mercure, thème abordé lors de l'émission : un article de Patrice Piantone du BRGM, "Mercure naturel et santé".

Extraits :

Actuellement, sur la base d’estimations faites dans des sédiments de lacs et des carottes de glaces, on peut dire que les dépôts atmosphériques du mercure ont triplé ces 150 dernières années. On en déduit donc que les deux tiers du mercure émis dans l’atmosphère et redéposé sont d’origine anthropique, et un tiers est d’origine naturelle. [...]

Mercure et santé

Aujourd’hui, on sait que les principaux effets d’une exposition de l’homme au mercure sont à l’origine de maladies immunologiques, cardiovasculaires, rénales et neurologiques. Des découvertes récentes décrivent aussi des effets indésirables sur le système immunitaire pour de très faibles concentrations de mercure.
La plupart des personnes sont exposées au mercure à la suite d’activités normales, comme l’inhalation, un contact avec de l’eau et le sol, et/ou une exposition à des substances et à des produits qui contiennent du mercure comme les amalgames dentaires. Des recherches récentes indiquent qu’une exposition à des vapeurs de mercure liées à des déversements antérieurs de mercure liquide peut également être une voie d’exposition importante. Mais la principale voie de pénétration du mercure dans le corps humain est la consommation d’aliments, en particulier du poisson, et l’application d’amalgames dentaires.


EMISSION ENVOYE SPECIAL DU 26 FEVRIER 2009


Visionner l’émission « Fausses dents, vrais doutes » de Laurent HAKIM sur le site de France2.

La partie du reportage concernant l’amalgame dentaire commence à la 19ème minute de la vidéo, la plus grande partie de l’émission étant consacrée au problème des prothèses dentaires importées.

Présentation des personnes interviewés par le reporter Laurent Hakim, dans l’ordre de leur participation (avec quelques commentaires sur leurs propos) :

Jean-Marie BOUSQUET : chirurgien-dentiste, atteint d’une neuropathie attribuée à une intoxication mercurielle.

Marie GROSMAN : Agrégée de l’Université en Sciences de la Vie, conseillère scientifique de Non au mercure dentaire.

André PICOT : Toxicochimiste, directeur de recherche honoraire au CNRS, Président Fondateur d’ATC-Toxicologie http://atctoxicologie.free.fr

Michel GOLDBERG : expert permanent auprès de la Commission dentaire de matériovigilance à l’Afssaps, est depuis des années le principal porte-parole pour la France de la profession dentaire auprès des instances nationales et internationales ; il est avec Germain ZEILIG parmi les rédacteurs d’articles issus du fameux dit rapport de l’OMS de 1997. Après avoir été membre du groupe d’experts de l’AFSSAPS sur l’amalgame dentaire (2005), il a été un an et demi plus tard l’un des 4 dentistes du groupe de travail de la commission européenne Scenihr sur les amalgames (2007-2008).
Le Professeur GOLDBERG a toujours été très favorable aux amalgames, et affirme qu’ils sont beaucoup moins toxiques que les composites. Auteur de nombreux articles dans des publications professionnelles, il s’exprime dans un style bien à lui, qui ne s’embarrasse pas de nuances… Exemples : il ne craint pas de traiter de « charlatans, illuminés écologistes » (cette dernière appellation pouvant désormais difficilement passer pour une insulte !) des scientifiques auteurs d’articles publiés dans des revues de renommée internationale et plus récemment, dans une publication distribuée à l’ensemble de la profession dentaire, il signe un article très insultant à l’encontre des représentants du gouvernement norvégien (article se terminant par « ils sont fous ces Vikings ! »), suite à la décision d’interdiction des amalgames prise par ce pays, décision prise également depuis dans deux autres pays nordiques, le Danemark et la Suède.


Propos de Michel Goldberg dans l’émission d’Envoyé Spécial :

« Il y a une toute petite partie du mercure, mais vraiment des traces, qui est volatile, qui est extraite des obturations et qui va se fixer, par voie sanguine dans un certain nombre d’organes où effectivement , on va conserver le mercure.
Tous les essais, toutes les analyses qui ont été faits sur ce mercure que ce soit chez les chirurgiens dentistes qui ont manié du mercure pendant des années ou que ce soit sur des patients qui ont un certain nombre d’obturations, c’est des études qui ont été faites post mortem, par des biopsies qui ont été faites sur le cerveau, tout ceci montre l’innocuité complète de ce mercure.
Les gens qui revendiquent les méfaits du mercure utilisent des données qui leur sont personnelles et qui ne sont pas reconnues comme étant valables.
»

Commentaire de NAMD :

Il suffit d’aller voir sur ce site (notamment dans l’onglet « Dossier sanitaire », sous-onglet Rapport de l’Afssaps) toutes les références fournies, ou d’aller sur « Pubmed » pour trouver les très nombreuses publications qui contredisent ces propos rassurants. Ce genre de discours est de plus en plus difficile à tenir : les « experts » auteurs de rapports à la bibliographie triée devraient comprendre que désormais les citoyens ont facilement accès aux publications scientifiques et que ces discours ne peuvent plus tromper grand monde…

Jean-Claude GHISLAIN : Directeur de l’Unité de l’Evaluation des Dispositifs médicaux , (DEDIM), au sein l’Afssaps (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé). Ses services ont donc pour mission d’assumer tout ce qui a trait à l’exercice de la matériovigilance ( surveillance sanitaire de tous les dispositifs médicaux).

Commentaire de NAMD :

Sur la question de l’amalgame dentaire, la réponse de JC Ghislain ne diffère guère de celle de l’Ordre des dentistes (cf. ci-dessous) : toutes les deux s’appuient bien entendu sur les conclusions des deux rapports récents évoqués ci-dessus, celui de l’Afssaps et celui du Scenihr.

L’Ordre des Chirurgiens-dentistes a réagi à cette émission, dans un Communiqué de presse du 3 mars 2009 intitulé : « Fausses dents, vrai doute sur un reportage d’Envoyé spécial »
Extrait :
« S’agissant des amalgames au mercure, en l’absence d’éléments scientifiques nouveaux, le Conseil national de l’Ordre s’étonne de voir cette question resurgir dans le reportage d’Envoyé spécial. Rappelons que, en mai 2008, la Commission européenne a conclu à l’innocuité et à l’efficacité thérapeutique des amalgames au mercure dans leurs indications. Ajoutons à cela que, dans un rapport en date de 2005 confirmé par une nouvelle étude dont les résultats ont été rendus publics en 2007, l’Afssaps, autorité française compétente en la matière, est parvenue aux mêmes conclusions ».

Commentaire global de NAMD :

S’agissant de ces 2 audits, et des rapports qui en ont résulté, celui du groupe de travail de l’Afssaps (octobre 2005) et celui de la commission du Scenihr à la CE (rapport du Scenihr de mai 2008), nous vous invitons à lire attentivement sur ce site tout le contenu de l’onglet « Dossier sanitaire ».

Un grand merci à Laurent Hakim et à toute l'équipe d'Envoyé Spécial sur ce documentaire courageux et d'une grande qualité.