Professions dentaires: Mercure = danger!

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Les amalgames dentaires

 

« Penser que la seule place sans danger pour stocker le mercure se trouve dans les amalgames, à l’intérieur de notre bouche, est proprement ahurissant. »
I Skare, A Engqvist, chercheurs suédois en santé publique
In Amalgams fillings : a considerable source of exposure to heavy metals, Lakartidningen, 1992



  • Les amalgames sont constitués pour moitié d’un métal hautement toxique

Les amalgames dentaires, appelés familièrement « plombages », ne contiennent jamais de plomb : ce sont des alliages formés d’un mélange de mercure liquide et d'autres métaux en poudre : argent, cuivre, étain, zinc,... Un amalgame contient environ 50% de mercure, un des éléments considérés comme les plus toxiques. Une obturation dentaire de taille moyenne contient en moyenne environ 1 gramme de mercure métallique.

Actuellement, l’amalgame est utilisé dans 70% des obturations dentaires au niveau des molaires et prémolaires. L’Ordre des dentistes évalue à environ 15 Tonnes la quantité de mercure mise en bouche chaque année dans les amalgames. Une partie de ce mercure se retrouve dans l’environnement (air et eau), malgré l’équipement d’une certaine proportion de cabinets dentaires avec des récupérateurs d’amalgames (obligatoires depuis 2001) : en 2000, 15 à 20 tonnes de mercure étaient rejetées dans l’environnement par les dentistes. Par ailleurs faute d’équipements de filtration nécessaires, le mercure des amalgames est vaporisé dans l’atmosphère lors des crémations, dont le nombre augmente sans cesse, cette pratique étant considérée à tort comme un acte écologique. Ce mercure dentaire se retrouve en final sous forme de méthylmercure dans le poisson que nous consommons.


  • Le mercure des amalgames est absorbé et s’accumule dans l’organisme

Un amalgame émet des vapeurs dont une partie est absorbée par les poumons : le mercure passe dans le sang, traverse la barrière hémato-encéphalique, est alors piégé et s’accumule dans le cerveau, principal organe cible. Il traverse aussi le placenta et s’accumule dans le cerveau et d’autres organes du fœtus. Il passe aussi facilement dans le lait maternel.

Un amalgame subit une corrosion en milieu salivaire et se dégrade, laissant s’échapper des ions mercuriques. Cette corrosion est accentuée lors de la mastication, en présence d’autres métaux dentaires, notamment l’or (effet pile) et lorsqu’on consomme des boissons et aliments chauds. Une petite partie des ions mercuriques traverse la paroi de l’intestin grêle et s’accumule dans plusieurs organes, notamment dans les reins.

Une autre partie du mercure émis par les amalgames est méthylée par les bactéries buccales : le méthylmercure est alors absorbé à 95% au niveau de l’intestin puis pénètre dans les organes ; il traverse aussi aisément le placenta et imprègne les organes de l’embryon.

Les porteurs de «plombages», les enfants de mères ayant des amalgames, les dentistes exposés professionnellement et par leurs amalgames, ont dans leurs organes des taux de mercure beaucoup plus élevés que les témoins non exposés au mercure dentaire.

Instabilité des amalgames

 

Le postulat de la stabilité des amalgames face aux lois de la physique et de la chimie

(Extraits du mémoire universitaire de Marie Grosman : « Le mercure des amalgames dentaires : quels risques pour la santé et l’environnement ? », D.U « Approche de la relation Environnement et santé », Faculté de Médecine de Montpellier, octobre 2000).

LA THESE DE LA QUASI-STABILITE EN BOUCHE DES AMALGAMES EST DEFENDUE PAR LES AUTORITES DENTAIRES

  • Extrait d’une brochure de l’Association Dentaire Française (ADF) intitulée « Pas de drame avec l’amalgame » (mars 1994), distribuée aux 40 000 dentistes :
« Les nombreuses études cliniques démontrent que toutes les obturations ayant séjourné en bouche 3 à 25 ans conservent approximativement la même quantité de mercure. »
  • Extrait de la brochure du Conseil de l’Ordre de mai 1999 distribuée à tous les dentistes :
« Les vapeurs de relargage mercuriel imputables aux amalgames se rapprochent de celles provenant de l’air ambiant» (remarque : le taux de vapeur de mercure dans l’air ambiant est voisin de 0 µg/m3).
  • Extrait d’une intervention sur les amalgames dentaires aux entretiens de Bichat 1999 (Toumelin-Chemla et Lasfargues, enseignants à la Faculté Dentaire Paris V).
«Pour l’amalgame, l’émission de vapeurs ne peut intervenir que sur une surface sèche sollicitée par des manœuvres d’abrasion ou de frottement intempestif, ou encore au moment de la pose et de la dépose […] où elles restent très en deçà des doses toxiques. […]
Dans les conditions requises d’utilisation, le mercure métal ne devrait pas être retrouvé dans l’environnement buccal. »


UN AMALGAME EN BOUCHE EST SOUMIS AUX LOIS PHYSICO-CHIMIQUES.

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Libération de mercure par les amalgames

Communication du Dr Melet à la conférence du Parlement Européen, 1999

Pollution mercurielle des cabinets dentaires


Soins dentaires - Précautions à prendre pour tout travail sur un amalgame

 

Toute intervention sur un amalgame (dépose d’amalgame suite à une reprise de carie, ou avant la pose d’une couronne) doit se faire avec des précautions impératives pour ne pas provoquer ou aggraver des troubles de santé. En effet, d’importantes quantités de vapeurs de mercure peuvent être inhalées et ingérées au cours de cette opération.

Equipement du cabinet :

  • un système de refroidissement : jet d’eau concentré, de fort débit, sans air.
  • un aspirateur chirurgical : système d’aspiration (d’environ 1 cm de diamètre), tenu par l’assistant(e) au dessus de la dent à traiter. Idéalement, on peut connecter l’aspirateur au modèle « clean-up » www.sevaonline.com, canule avec un embout spécial (sorte de mini digue). Cela permet d’aspirer la plus grande partie des liquides et des vapeurs de mercure.



  • en absence du dispositif “clean-up” : un champ opératoire (ou digue) en latex.
  • une fraise fissure (non diamantée).

  • Le praticien ne doit pas fraiser dans l’amalgame : afin de limiter l’émission de vapeurs mercurielles, il est bien préférable d’inciser en croix l’amalgame puis de l’enlever par morceaux.

    Précautions à prendre pour le patient afin de limiter la contamination mercurielle :
  • Masques au charbon, pour le patient (à placer sur le nez et les yeux, et à rendre étanche à l’aide de ruban adhésif) et pour le praticien (nez et bouche), pour retenir les vapeurs de mercure.
  • Dix à quinze minutes avant un travail sur amalgame : avaler 2 cuillères à soupe de charbon actif en poudre (charbon “coop” à commander en pharmacie, ou charbon en poudre vendu dans les magasins diététiques). Ce charbon a pour fonction de retenir une partie des ions mercuriques qui pourraient avoir été ingérés au cours de l’opération, et à les évacuer dans les selles.
  • Juste avant l’intervention : faire un bain de bouche au sélénium (ampoules de granions de sélénium), pour limiter l’absorption du mercure par la muqueuse buccale.
  • Juste après l’intervention : faire un bain de bouche aux granions de sélénium, un bain de bouche au charbon dilué dans de l’eau, puis avaler 2 cuillères à soupe de charbon après s’être bien rincé la bouche.
  • Dans l’heure et demie qui suit, faire des bains de bouche au charbon et au sélénium, tous les ¼ d’heure.


Remarques complémentaires :

  • le laser utilisé par un nombre croissant de dentistes peut vaporiser le mercure qui imprégnait la dent.
  • les ultrasons, utilisés par exemple pour un détartrage, vaporisent aussi le mercure.
  • une couche de résine placée au dessus d'un amalgame ne l'empêchera pas d’émettre des vapeurs.
  • la dépose du fait d’une intoxication est illégale et non remboursée (sauf cas de lichen-plan).
  • Les peroxydes utilisés pour blanchir les dents augmentent la libération de vapeurs par les amalgames.


Recommandations officielles :

Des recommandations officielles ont été édictées par le CSHPF en 1998 et par l’Afssaps en 2005.


En savoir plus 

Voir aussi le protocole de l’IAOMT