Réunis en Trilogue, la Commission, le Parlement et le Conseil européens se sont accordés dans la nuit du 06 au 07 novembre pour
protéger les populations identifiées comme les plus vulnérables contre le mercure dentaire. Ainsi,
à compter du 1er juillet 2018, il deviendra
interdit de poser des amalgames dentaires dans la bouche des
enfants de moins de 15 ans, ainsi que chez
les femmes enceintes et allaitantes [1].
« Le mercure, qui compose 50 % des amalgames dentaires, est un
perturbateur endocrinien et un
neurotoxique extrêmement puissant, explique Marie Grosman, vice-présidente de l'
Alliance mondiale pour une dentisterie sans mercure. C'était une aberration et un scandale que d'utiliser, au XXIe siècle, un dispositif médical exposant des
organismes en développement à un toxique aussi délétère. Cette page sera, heureusement, bientôt tournée. Je regrette en revanche que les instances européennes aient refusé de pousser le raisonnement jusqu'à son terme, comme les invitaient à le faire les députés européens de la commission ENVI qui réclamaient l'interdiction des amalgames pour tous à l'horizon 2022 :
quel bénéfice les autres patients peuvent-ils tirer d'une exposition au mercure ? Les amalgames sont remplaçables chez les jeunes mères et les enfants... pourquoi ne le seraient-ils pas pour tous ? Pourquoi continuer à exposer une partie de la population à ce redoutable toxique ? »
Il revient désormais à chaque État membre de fixer, d'ici à juillet 2019, sa feuille de route pour diminuer l'usage des amalgames ; sur cette base, la Commission européenne proposera une
stratégie d'élimination du mercure dentaire, sur le long terme et
si possible d'ici 2030.
En France, l'Agence du médicament française (ANSM) affirme « sa volonté de
voir réduire de façon importante l'utilisation des amalgames » : elle recommande ainsi de les
réserver « à des situations cliniques particulières pour lesquelles les autres techniques ne peuvent être utilisées ». Dans le même temps, elle assure n'avoir «
pas identifié d'indication de restauration où l'amalgame ne pourrait être remplacé par un autre matériau [2] ». Les autorités françaises ont ainsi soutenu, lors des négociations, les amendements demandant l'interdiction des amalgames dentaires à l'horizon 2022, avec pour exceptions « les cas où c'est la seule solution envisageable pour des raisons de santé [3] ».
Forte de cette volonté,
espérons que la France saura dessiner un scénario clair et rapide de sortie de l'amalgame, qui puisse servir d'exemple à toute l'Europe !
Références